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Command & Conquer SAGA

Les véhicules militaires


Hogan

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Oula, tu lances un "débat" où bons nombres de personnes devraient répondre.

Si tu argumentes un peu et que tu poses une question problématique auquel on peut répondre et prendre position.

Car pour le moment, c'est un peu "sans fondement" ce topic :x

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Je suis spécialiste en équipement militaire russe.

J'ai écrit quelques articles publiées dans la revue de la FRS (fondation pour la recherche stratégique).

D'ailleurs ces compétences sont mises à profit par l'Armée de Terre, j'y sers comme reserviste: linguiste et consultant en matériel russe. J'ai un certificat militaire sur la sujet.

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  • 2 months later...

Je commence le dossier avec un char très connu le Sherman M4!

Le Medium Tank M4 est le char américain moyen produit en plus grande quantité pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de cinquante mille exemplaires (toutes versions confondues) furent produits.

Son surnom de “ Sherman ”, lui est attribué par les Britanniques, quand ils reçoivent leurs premiers exemplaires dans le cadre de la loi de prêt-bail, continuant leur tradition de nommer les chars d'origine américaine d'après le nom d'un général nordiste de la guerre de secession célèbre de ce pays. L'US Army adopte par la suite ce surnom, et le Medium Tank M4 est dès lors appelé “ M4 Sherman ”. Les Soviétiques surnomment les leurs “ Emcha ”.

Les premiers exemplaires de M4 comportent deux caractéristiques issues du T6, qui disparaissent assez rapidement ; deux mitrailleuses fixes de caisse M1919A4, réglables en élévation de -6° à +8°, actionnées par le conducteur. Elles sont supprimées dès le 6 mars 1942. Une grande porte latérale sur le flanc de la caisse, servant pour l'accès rapide de l'équipage, est supprimée également.

Les premiers exemplaires sont armés d'un canon M2 de 75 mm, plus court que le canon M3 monté sur le char M3, et qui nécessite le montage de contrepoids au niveau de la bouche pour rester compatible avec la stabilisation gyroscopique de l'armement. Le montage du M3 élimine ensuite le besoin de ces contrepoids. L'affût de canon initial, le M34 est bientôt supplanté par le M34A1 qui, plus large, embarque une lunette directe en plus du périscope de visée de son prédécesseur. De plus, le bouclier de la mitrailleuse coaxiale M1919A4, auparavant indépendant, est rendu solidaire de celui du canon.

À partir de l'été 1942, une nouvelle suspension dite “ Heavy-duty ” est montée sur les M4 de toutes versions. La petite roue de retour de la chenille est déplacée sur l'arrière du bogie, et les ressorts verticaux voient leur diamètre accru de 2,5 cm. Les roues de route à rayons, employées sur les premiers M4A2, disparaissent assez vite au profit de modèles pleins.

Les premiers engagements du char révèlent qu'il a tendance à s'enflammer assez facilement après avoir été atteint par un obus antichar. Après une étude, on attribue ce défaut aux compartiments latéraux de munitions et, pour amoindrir la vulnérabilité, on ajouta une applique soudée de blindage couvrant leur emplacement. Par la suite, la protection de la caisse est entièrement repensée. Les compartiments de stockage de munitions adoptent la technologie dans laquelle les dix casiers de dix obus sont plongés dans un bac de 140 litres d'eau, additionnée de méthanol comme antigel et d'un produit anticorrodant. De plus, la partie avant de la caisse est entièrement redessinée, l'inclinaison de la plaque de blindage passant de 56° à 47° et son épaisseur de 51 à 64 mm. À cette occasion, les fentes de vision directe du pilote cèdent la place à de nouveaux épiscopes. Ce nouveau char, désigné M4A3(75)W ou M4A3W (le W pour Wet humide, en référence à son système de stockage de munitions), mieux protégé, sert de base aux développements ultérieurs du Sherman.

Les efforts suivants vont porter sur la puissance de feu du M4, qui montre ses limites face aux chars allemands les plus modernes comme les Panther, ou les Tigre. Le premier essai est britannique, avec le montage de leur canon de 17 livres dans une tourelle standard de Sherman. Connu sous la dénomination "Sherman Firefly" (luciole), il est particulièrement réussi, et se révèle déterminant pour lutter contre les chars de la Wehrmacht, au cours des opérations en Afrique et en France. Tant et si bien que même les unités américaines l'adoptent, 80 exemplaires de M4A3 étant ainsi transformés.

Cependant, l'industrie aux États-Unis adopte une autre solution pour sa production, en montant une nouvelle tourelle T23 embarquant un canon de calibre 76,2. Ce dernier, le M1, est de fabrication nationale et non britannique. Les premiers chars M4A1(76)W, armés du nouveau canon apparaissent peu après le débarquement de Normandie, ils sont rapidement suivis par des M4A3(76)W.

Dans le même temps apparaît une version d'appui feu armée d'un obusier de 105 mm, le M4A3 "105". Bien que fabriqué avec des caisses récentes, avec un glacis incliné à 47°, il est dépourvu pour des raisons de masse du système de stockage humide.

L'aboutissement de la série est la version M4A3E8, équipée de la nouvelle suspension HVSS (Horizontal volute spring suspension) où les ressorts agissent dorénavant à l'horizontale. Bien que cette suspension ne lui apporte pas un gain de vitesse sur route, étant combinée avec de nouvelles chenilles plus larges T80 ou T84 elle se révèle plus à l'aise en tout terrain, gagnant le surnom de “ Easy Eight ” (“ le huit facile ”). Elle est très utilisée à partir de la Bataille des Ardennes et au-delà.

Le Sherman est engagé pour la première fois au combat lors de la bataille d'El-Alamein, en octobre 1942. La 8e armée, lors de sa contre-offensive en possède 285 opérationnels, principalement des M4A1, mais aussi quelques A2. Très rapidement, il démontre d'excellentes qualités au combat. Il possède en particulier une très bonne fiabilité mécanique qui lui permet des taux de disponibilités importants, contrairement à beaucoup de chars de son époque. Son armement, avec un canon de 75 mm en tourelle, est une révolution pour les équipages britanniques, car il permet de tirer sans exposer la caisse du char, comme c'est le cas avec le M3 Lee. Par rapport au chars britanniques contemporains, armés de canon de 40 mm, ce canon a une puissance suffisante en tir antipersonnel, en particulier contre les servants des canons antichars, et se révèle efficace contre des chars comme les Panzer III et Panzer IV. Il a donc une influence déterminante dans la défaite infligée à l'Afrika Korps.

Cependant, il souffre aussi de graves défauts, qui vont apparaître, progressivement au cours de l'avancée des alliés en 1943. Le premier à être reconnu est sa tendance à prendre rapidement feu suite à un impact, qui lui valent les sobriquets peu flatteurs de “ Ronson ” par les Britanniques et “ Tommy Cooker ” par les allemands. Sa haute silhouette, avec ses 2,74 mètres, se révèle aussi préjudiciable sur le champ de bataille, en particulier dans le désert. Les plaques supplémentaires, puis le stockage humide et le nouveau glacis améliorent la situation, mais sa hauteur et ses flancs verticaux en feront toujours un char bien plus vulnérable que le char soviétique T-34, de masse équivalente. L'emploi de l'essence comme carburant participe sûrement aussi à la grande vulnérabilité du char, mais elle permet d'utiliser des moteurs plus compacts et donc moins lourds ; elle est aussi plus adaptée à l'industrie pétrolière américaine.

Une version amphibie est produite en ajoutant une jupe au tank, ainsi que deux hélices ; cette modification est appelée DD (Duplex Drive). Les Sherman amphibies participent au débarquement en Normandie. Seul un Sherman DD sur dix réussit à atteindre les plages de la Normandie : étant trop hauts, ils se renversent et coulent à pic, enfermant leur équipage dans le tank. Certains Sherman furent convertis en transport de troupes Kangaroo après l´Opération Totalize.

Après ce conflit, ce blindé servit encore en outre durant la guerre de Corée et dans les guerres Israélo-Arabe jusqu'en 1973.

Aujourd'hui encore, beaucoup de pays du tiers-monde utilisent ce blindé. Le Paraguay utilise, et maintient en état trois M4 Sherman.

Les variantes du char:

M4 première version directement issue du T6, moteur Continental R-975C-1, 9 cylindres en étoile refroidis par air de 353 chevaux. 6 748 exemplaires construits de juillet 1942 à janvier 1944. Caisse réalisée par soudage, Les derniers exemplaires produits (après fin 1943) par l'usine de Detroit ont une caisse composée d'un glacis coulé tandis que le reste de la caisse est composé de plaques soudées1

M4(76)W : M4 armé du canon M1A1 ou M1A2

M4(105) : M4 armé d'un obusier de 105 mm M4, 800 exemplaires.

M4(105) HVVS : M4(105) équipé d'une suspension HVVS, 841 exemplaires.

Tank Recovery Vehicle M32 de dépannage, dérivé du M4. Treuil et grue de 30 tonnes, tourelle remplacée par un mortier de 81 mm tirant des obus fumigènes.

Sherman I : désignation britannique du M4

Sherman Ia : désignation britannique du M4(76)W.

Sherman Ib : désignation britannique du M4(105).

Sherman Ic : Sherman I réarmé avec un canon 17pdr par les Britanniques, surnommé “ Firefly ”.

M4A1 caisse en éléments coulés, 6 281 exemplaires construits de février 1942 à décembre 1943.

Sherman II : désignation britannique du M4A1.

M4A1(76)W : M4A1 armé du canon M1A1 ou M1A2, 3 426 exemplaires de janvier 1944 à juillet 1945.

Sherman IIa : désignation britannique du M4A1(76)W

Tank Recovery Vehicle M32B1 : M32 basé sur le A1.

Full-Track Prime Mover M34 : M32B1 avec le treuil et la grue retiré servant de tracteur d'artillerie.

Grizzly : Version canadienne fabriquée sous licence. 188 exemplaires fabriqués à la Montreal Locomotive Works entre septembre et décembre 1943.

M4A2 : M4 avec moteur diesel GM 6-71, 8 053 exemplaires construits d'avril 1942 à mai 1944. Caisse réalisée par soudage

Sherman III : désignation britannique du M4A2.

M4A2(76)W : M4A2 armé du canon M1A1 ou M1A2, 1 594 exemplaires à Grand Blanc et 21 par Pressed Steel de mai 1944 à mai 1945.

Tank Recovery Vehicle M32B2 de dépannage, M32 basé sur le A2.

M4A3 : M4 avec moteur Ford GAA-III à refroidissement liquide, 1 690 exemplaires de juin 1942 à septembre 1943.Caisse réalisée par soudage

M4A3(75)W blindage renforcé, 3 071 exemplaires de février 1944 à mars 1945.

M4A3(76)W : M4A3(75)W armé du canon M1A1 ou M1A2, 525 exemplaires à Grand Blanc et 1 400 au Detroit Tank Arsenal.

M4A3(76)W HVSS ou M4A3E8 suspension HVVS, surnommé “ Easy Eight ”, 4 542 exemplaires de mars 1944 à avril 1945.

Sherman IV : désignation britannique du M4A3

M4A3(105) : M4A3 armé d'un obusier de 105 mm M4, 500 exemplaires.

M4A3(105) HVVS : M4A3(105) équipé d'une suspension HVVS, 2 539 exemplaires.

M4A3E2 Assault Tank : version surblindée, tourelle à 150 mm et caisse à 100 mm, moteur Chrysler Multibanks A-57, 254 exemplaires à Grand Blanc en mai et juin 1944, surnommé Jumbo.

Tank Recovery Vehicle M32B3 de dépannage, M32 basé sur le A3.

M4A4 moteur Chrysler Multibanks A-57 de 30 cylindres de 370 chevaux, compartiment moteur allongé pour le recevoir. Caisse réalisée par soudage

Sherman V : désignation britannique du M4A4

Sherman Vc : Sherman V réarmé avec un canon 17pdr par les Britanniques, surnommé “ Firefly ”.

Tank Recovery Vehicle M32B4 de dépannage, M32 basé sur le A4.

M4A5 : désignation réservée pour le char canadien Ram.

M4A62 moteur diesel Caterpillar RD-1820, caisse avec glacis frontal coulé, reste de la caisse réalisée par soudage — Production annulée après 75 exemplaires suite à des difficultés avec le moteur ainsi que pour limiter le nombre de moteurs en service.

Sherman israélien la plus grande longévité et évolution.

Ses caractéristiques:

Caractéristiques générales

Équipage 5 (1 chef de char,1 pilote,1 co-pilote et mitrailleur,1 opérateur radio et 1 chargeur)

Longueur 6,28 m

Largeur 2,62 m

Hauteur 2,68 m

Masse au combat 32 300 kg

Blindage et armement

Blindage Coque : 50 mm avant, 38 mm arrière, 38 mm flancs

Tourelle : 75 mm avant, 50 mm arrière, 50 mm flancs

Armement principal canon de 75 mm

Armement secondaire 1 mitrailleuse Browning 7,62 mm montée sur rotule , 1 mitrailleuse Browning 7,62 mm coaxiale , 1 mitrailleuse Browning 12,7 mm sur la tourelle (facultative)

Mobilité

Moteur 5 moteurs à essence de 6 cylindres Mutibank Chrysler, 2 850 tours/minutes

ch ( kW)

Suspension ressorts hélicoïdaux verticaux

Vitesse sur route 40 km/h

Puissance massique ch/tonne

Autonomie 160 km

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J'avais vais un dossier sur les Chars de la 2GM. je l'ai toujours d'ailleurs, moins complet que ce que tu as ici pour le Sherman. Voici ma description du Tigre :

"Le Tigre I, char d'assaut allemand, est l'un des chars les plus connus et l'un des plus puissants de la Seconde Guerre mondiale, bien plus que le Sherman américain, le Panther allemand ou le T-34 soviétique.

Le nouveau char devait peser 45 tonnes et être armé d'un dérivé du fameux canon de DCA de 88 mm qui s'était illustré au début de la guerre, notamment en Afrique du Nord en utilisation antichar. Le Tigre I était armé d'un canon de 88 mm à haute vélocité, lui assurant une portée et une puissance de feu inconnue jusqu'alors pour un char de combat lourd, ainsi que de mitrailleuses MG-34. Son blindage épais (jusqu'à 100mm à certains endroits), quoique non incliné, le rendait presque invulnérable. Il fallut attendre le T-34/85 soviétique et le canon de 76.2 mm des derniers Sherman (Firefly) américains pour que d'autres chars soient en mesure d'abord de le contrer et ensuite, avec beaucoup de chance et d'adresse, de le détruire. Ceci seulement à très courte portée, alors que le canon du Tigre pouvait détruire un T-34, par exemple, jusqu'à 3500-4000 m de distance. En effet, en plus de caractéristiques balistiques supérieures, le canon était aussi équipé d'une optique de premier choix, dérivée de l'optique du canon de DCA qui lui servait de base.

Mais ce char n'avait pas que des avantages : trop lourd, trop lent, il était de plus handicapé par le fait que certains ponts ne pouvaient supporter une telle masse. Sa mobilité tactique s'en trouvait réduite d'autant. De plus, sa consommation faramineuse lui donnait une autonomie très faible, et les restrictions d'essence que connut l'Allemagne après l'écrasement de Ploesti et de ses raffineries de pétrole synthétique n'arrangèrent pas les choses. De plus, la complexité technique du Tigre I le rendait fragile, soumis à de nombreuses pannes, et horriblement coûteux : un Tigre coûtait le prix de deux Panthers, il en fut donc d'autant moins construit."

Caractéristiques

Equipage: 5 Hommes

Longueur: 8.45m

Largeur: 3.55m (+ chenilles)

Hauteur: 3.00m

Blindage: 25mm à 110mm

Armement principal: Canon de 88 mm Pak 43 (56 calibres, 92 obus)

Armement secondaire: 2 mitrailleuses MG-34 de 7,92 mm, 5700 balles

Moteur: Maybach HL 230 P45 V-12 à essence et refroidissement par eau, 700 ch (514,8 kW) pour 38 km/h sur route (20km/h en tout terrain)

Fait d´arme

Ce sont ses dimensions, sa solidité, et sa puissance de feu qui a marqué les esprits, à un tel point que ce char est considéré pratiquement comme un mythe. Avant cela, les ratios de pertes paraissent invraisemblables : le 7 juillet 1943, un seul Tigre rencontra sur le front de l'Est 50 T-34 à Psyolknee, au Sud du saillant de Koursk. Celui-ci détruisit 22 T-34 avant de revenir dans ses lignes, sauf mais sans munitions, les autres tanks russes ayant pris la fuite. L'une des figures légendaires reste le SS-Hauptsturmführer (Capitaine) Michael Wittmann qui en deux ans avait détruit pas moins de 138 chars et canons d'assaut alliés. Beaucoup moins connu, Kurt Knispel aurait pour sa part un palmarès de 168 victoires.

Edited by Moody
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Comme promis: le Tigre!

e Tiger I (Tigre), char d'assaut allemand, est l'un des chars les plus connus et l'un des plus puissants de la Seconde Guerre mondiale, bien plus que le Sherman américain, le Panzer IV allemand ou le T-34 soviétique.

Contrairement aux autres, il n'a jamais été présent en grand nombre sur les champs de bataille et n'a jamais été endivisionné. Ce sont ses dimensions, ses lignes très carrés, sa résistance au combat, et sa puissance de feu qui ont marqué les esprits. Son développement a commencé en 1937 et, quand il apparaît pour la première fois sur le front, le 29 août 1942, près de Léningrad, le Tigre I a doublé en termes de poids comparé à ses prédécesseurs.

De 1937 à 1941, divers projets de chars moyens et lourds ont été menés par les firmes Henschel et Porsche. Ce n'est qu'en mai 1941 qu'Hitler demanda à ces firmes de concevoir un char lourd pour l'été 1942. Nom de code : Tigerprogramm.

Le nouveau char devait peser 45 tonnes et être armé d'un dérivé du fameux canon de DCA de 88 mm qui s'était illustré au début de la guerre, notamment en Afrique du Nord en utilisation antichar. Les deux firmes construisirent chacune un prototype mais, bien que le programme Porsche fût plus avancé et plus moderne, de trop nombreux problèmes techniques firent que le modèle Henschel fut conservé. Il hérita néanmoins de la tourelle Krupp du projet Porsche.

À sa sortie, et au cours de toute la fin de la guerre, le Tigre I ne fut jamais regroupé en grande unité : il servit dans les Schwere panzer abteilungen, des unités spéciales de chars lourds qui participèrent à toutes les campagnes : Afrique, Europe de l'est et de l'ouest. Il reçut le nom officiel de Panzerkampfwagen VI Tiger - Sd.Kfz.181. Tout au long de sa carrière, il ne fut que très peu modifié, recevant par exemple des filtres à sable pour le désert d'Afrique, ou certaines pièces standardisées avec les Panthers et Königtigers (Tigre Royal). Ces derniers ne sont pas une version de ce char, mais des engins de conception différente.

Nombre de Tigres furent abandonnés après sabotage, par suite de panne technique, de panne sèche, ou de manque de munitions (Erinnerungen an die Tiger-Abteilung 503, p. 401) La plupart de ceux qui furent détruits le furent par l'aviation, notamment par les jabos (de l'allemand "Jagdbomber", chasseur-bombardier) en écrasante supériorité numérique vers la fin de la guerre. Les autres, se battant dans des conditions d'infériorité numérique,[réf. nécessaire] furent perdus face à d'autres chars tel le IS-2, voire en 1945 des véhicules blindés qui atteignaient quasiment les mêmes caractéristiques comme le M26 Pershing.

Avant cela, les ratios de pertes paraissent invraisemblables : le 7 juillet 1943, un seul Tigre rencontra sur le front de l'Est 50 T-34 à Psyolknee, au Sud du saillant de Koursk. Celui-ci détruisit 22 T-34 avant de revenir dans ses lignes, sauf mais sans munitions, les autres tanks russes ayant pris la fuite.

Durant la bataille de Normandie, un bataillon de 45 Tigres fut entièrement perdu, détruit ou abandonné par ses équipages suite notamment à des attaques aériennes de la part des alliés, à des pannes d'essence et à des problèmes mécaniques. L'une des figures légendaires reste le SS-Hauptsturmführer (Capitaine) Michael Wittmann qui en deux ans avait détruit pas moins de 138 chars et canons d'assaut alliés. Beaucoup moins connu, Kurt Knispel aurait pour sa part un "palmarès" de 168 victoires.

Le Tiger I était armé d'un canon de 88 mm à haute vélocité, lui assurant une portée et une puissance de feu inconnue jusqu'alors pour un char de combat lourd, ainsi que de mitrailleuses Maschinengewehr 34. Son blindage épais (jusqu'à 100mm à certains endroits), quoique non incliné, le rendait presque invulnérable. Il fallut attendre le T-34/85 soviétique et le canon de 76.2 mm des derniers Shermans (Sherman Firefly) pour que d'autres chars soient en mesure d'abord de le contrer et ensuite, avec beaucoup de chance et d'adresse, de le détruire. Ceci seulement à très courte portée, alors que le canon du Tigre pouvait détruire un T-34, par exemple, jusqu'à 3500-4000 m de distance. En effet, en plus de caractéristiques balistiques supérieures, le canon était aussi équipé d'une optique de premier choix, dérivée de l'optique du canon de DCA qui lui servait de base.

Mais ceci avait un prix : les 650 chevaux du moteur 12 cylindres en V Maybach HL 210 P 45 étaient insuffisants pour permettre à un tel monstre de se déplacer rapidement. Porté à 700 chevaux par la suite, les performances s'améliorèrent, mais restèrent de manière générale insuffisantes. Le Tigre excellait, par contre, dans la capacité à pivoter sur soi-même. Les premiers Tigres furent munis de Schnorchels leur permettant de se déplacer sous l'eau à cinq mètres de profondeur, et ce pendant 2 h 30. Les chenilles de 72 cm de large rendaient l'énorme véhicule trop large pour lui permettre d'être transporté par train, aussi un jeu de chenilles de 52 cm fut prévu à cet effet. Ces deux jeux de chenilles avaient tendance à s'enrayer à cause du gel ou de la boue sur le théâtre des opérations Est.

Ce char n'avait en effet pas que des avantages : trop lourd, trop lent, il était de plus handicapé par le fait que certains ponts ne pouvaient supporter une telle masse. Sa mobilité tactique s'en trouvait réduite d'autant. De plus, sa consommation faramineuse lui donnait une autonomie très faible, et les restrictions d'essence que connut l'Allemagne après l'écrasement de Ploesti et de ses raffineries de pétrole synthétique n'arrangèrent pas les choses. De plus, la complexité technique du Tigre I le rendait fragile, soumis à de nombreuses pannes, et horriblement coûteux : un Tigre coûtait le prix de deux Panthers. Il en fut donc d'autant moins construit.

Caractéristiques générales

Équipage 5

Longueur 8,45 m

Largeur 3,55 m (chenilles de combat)

Hauteur 3,00 m

Masse au combat 56,9 tonnes

Blindage et armement

Blindage 25 à 110 mm

Armement principal 1 Canon Kwk 36L/56 de 88 mm (56 calibres, 92 obus)

Armement secondaire 2 mitrailleuses MG 34 de 7,92 mm, 5 700 balles

Mobilité

Moteur Maybach HL 230 P45 V-12 à essence et refroidissement par eau

700 ch (514,8 kW)

Suspension barre de torsion

Vitesse sur route 38 km/h (20 en tout terrain)

Puissance massique 12,3 ch/tonne

Autonomie 195 km (110 en tout terrain)

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